Cinq ans après avoir scellé une pastille temporelle, les élèves d’une classe de bac pro sont revenus ce samedi dans leur lycée Saint-Joseph-de-Cluny de Mulhouse. Le bloc de béton a été cassé, livrant ses surprises. Moment de retrouvailles.
Par K.D. - Hier à 05:20 - L'ALSACE
Les 18 anciens élèves de cette terminale bac pro gestion-administration du lycée Saint-Joseph-de-Cluny (TGA2) ont quasiment tous répondu au rendez-vous fixé par leur professeure de lettres Nadia Kihel. En mai 2016 , ils travaillaient sur un projet « Identité et diversité » et l’un des textes étudiés parlait d’une capsule temporelle. Ils ont été partants pour tenter l’expérience à leur tour.
Cinq ans ont passé, c’est le délai qu’ils s’étaient choisi pour des retrouvailles, relire ce qu’ils avaient écrit et laissé pour symboliser leur avenir. Ont-ils atteint leurs ambitions ? C’est le cas pour la plupart d’entre eux, ou d’entre elles, car il n’y avait que deux garçons dans la classe. Ils ont un travail, ils ont poursuivi leurs études par un BTS et souvent une licence.
[Diaporama] Au lycée Cluny à Mulhouse, ils s’étaient dit rendez-vous dans cinq ans
« On devait s’imaginer dans cinq ans, mettre des photos, des objets qui nous venaient à l’esprit », raconte Camille, 23 ans, qui travaille chez Poulaillon après un BTS assistant de gestion. Comme beaucoup de ses camarades, elle ne se souvient pas de ce qu’elle a mis dans l’urne. Elle a retrouvé ce samedi un tube de rouge à lèvres. Flora, maintenant chargée de l’offre culturelle à l’Université populaire de Mulhouse après une licence GePsac (Gestion de projets et structures artistiques et culturelles), avait laissé un ruban correcteur car elle en utilisait beaucoup en terminale. Choukri, aujourd’hui préparateur de commandes en Allemagne, avait placé son « stylo 4-couleurs fétiche ».
Les lettres rendues à leurs auteurs
Le bloc de béton contenant les écrits des élèves mais aussi des professeurs et du chef d’établissement de l’époque, Jean-Paul Laude, est resté tout ce temps visible à l’entrée du lycée. Ryan, 23 ans, cariste chez Ikea en Suisse, a été volontaire pour taper sur le cube avec un maillet. Il a été difficile de le casser et surtout de décoller les sachets des uns et des autres collés sous la mousse en polyuréthane.
Les enveloppes avec les lettres ont été rendues à leurs auteurs. On ne sait toujours pas ce qu’elles contenaient, c’était et cela reste personnel. Il y a eu de l’émotion aussi parmi les enseignants, comme Clarisse Bertoncini, alors professeure d’éco-gestion. Des photos, des trombinoscopes et le questionnaire de Marcel Proust sont réapparus, laissant échapper des exclamations et des rires. « Ces élèves ont eu un projet professionnel et ils s’y sont tenus, souligne Nadia Kihel. C’était une classe où il y avait beaucoup d’interactions et beaucoup d’échanges. Je n’aurais pas fait cela sinon. »
Par K.D. - Hier à 05:20 - L'ALSACE